Les dernières décisions d’Apple en matière de transparence des données inspirent la concurrence. Le 6 mai, Google a annoncé l’arrivée d’une nouvelle section dans sa boutique d’application Android, similaire à la solution d’Apple : l’AppTrackingTransparency tout en l’adaptant à l’écosystème Android et aux pratiques de Google.

Le mot d’ordre est la transparence : il ne s’agit pas d’empêcher un usage des données personnelles, mais de détailler précisément la nature des données collectées, et leurs finalités.

Généralement, les applications mobiles demandent à accéder aux informations suivantes : la localisation du smartphone, l’accès au répertoire des contacts, les données d’identité (nom, prénom, adresse), l’accès aux photos et vidéos, les fichiers sonores et documents figurant dans le téléphone.

Dorénavant les applications devront expliquer clairement à quoi ces éléments leur servent et pourquoi elles ont besoin de les recueillir.

Elles devront également renseigner les utilisateurs sur la façon dont les traitements sont sécurisés, pour qu’ils puissent avoir connaissance des mesures mises en place pour protéger ces informations.

Google va présenter ces mesures en cinq points :

  • Les bonnes pratiques en matière de sécurité
  • Le respect des lignes directrices pour des applications à destination des mineurs
  • La suppression ou non des données au moment de la désinstallation de l’application
  • Les données qui doivent être impérativement collectées pour que l’application fonctionne.
  • La vérification de la sécurité de l’application par un organisme tiers

La mise en place des nouvelles dispositions va s’étaler sur un an. Actuellement, seule une présentation générale du plan de Google a été communiquée. Il faudra donc s’armer de patience pour avoir une politique plus précise de la part de la firme américaine.

Google a régulièrement été accusé de ne pas être suffisamment transparent avec ses utilisateurs concernant le traitement des données personnelles. La firme a reçu plusieurs amendes de la part de la CNIL, en 2019 pour manque d’information envers les internautes, et en 2020 pour manquements aux obligations relatives aux cookies.

Les différentes sanctions auraient porté leurs fruits, ou le géant d’internet emboite-t-il le pas de son concurrent Apple ?

Ces mesures illustrent la prise de conscience des géants de l’internet envers la méfiance des internautes. Mais elles représentent aussi des obstacles pour les entreprises du e-commerce qui ont besoin de collecter de nombreuses données personnelles, notamment pour faire de la publicité ciblée.

Les systèmes d’exploitation mobile s’imposent désormais comme de nouveaux acteurs sur le marché du tracking, par le biais de leur politique de privacy en conditionnant au préalable le dépôt de cookies tiers au consentement de l’internaute.